Ce samedi, les chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) se sont réunis à Arusha, en Tanzanie, pour le sommet de l’EAC. Ce sommet, particulier car il célèbre les 50 ans de l’organisation régionale, a été marqué par l’absence notable du président congolais Félix Tshisekedi. La RDC n’a d’ailleurs pas envoyé de représentant, malgré la présence de la situation dans l’est du pays à l’ordre du jour.
Les chefs d’État de l’EAC ont exprimé le souhait que les deux processus de paix en cours en RDC soient fusionnés : le processus de Luanda, sous l’égide de l’Angola, et celui de Nairobi, dirigé par l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta. Le premier processus, centré sur les relations diplomatiques entre le Rwanda et la RDC, a récemment connu une avancée avec la signature d’un premier document commun. En revanche, le processus de Nairobi est au point mort, selon plusieurs experts. Ce dernier visait à désarmer et démobiliser les groupes armés congolais, mais certains de ces groupes ont repris les armes pour rejoindre la coalition des Wazalendos, alliée aux forces armées congolaises contre le M23.
La défiance entre Kinshasa et Nairobi est également un facteur clé. Le président Tshisekedi a reproché à William Ruto une mauvaise gestion du processus de Nairobi et un parti pris pour le Rwanda. La RDC n’a pas commenté l’absence de son représentant au sommet d’Arusha.
Malgré ces tensions, la RDC et le Rwanda ont récemment adopté un document important pour la poursuite du processus de paix, sous l’égide de l’Angola. Ce plan, étalé sur environ trois mois, comporte quatre phases principales :
1. Analyse de la menace posée par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
2. Actions ciblées pour neutraliser les FDLR et leurs alliés.
3. Bilan des opérations pour mesurer l’efficacité.
4. Stabilisation avec démobilisation des anciens membres FDLR et normalisation des relations entre Kinshasa et Kigali.
Un mécanisme de vérification doit être mis en place tout au long de ce processus. Parallèlement, des discussions se poursuivent pour négocier un accord de paix plus global, initié par le président angolais João Lourenço. Ce document aborde la question centrale du conflit, celle du M23. Ce dernier a d’ailleurs rejeté le Conops signé à Luanda, réclamant des négociations directes avec Kinshasa.
Ce sommet de l’EAC à Arusha est donc un moment crucial pour la région, avec l’espoir que les dirigeants parviendront à trouver une solution durable au conflit dans l’est de la RDC.