Kigali – Le système éducatif rwandais est confronté à un fléau : la falsification de diplômes. De plus en plus d’individus, tant nationaux qu’étrangers, tentent d’obtenir des équivalences de diplômes universitaires en présentant de faux documents. Une pratique qui met en péril la qualité de l’enseignement et la crédibilité des institutions.
Selon le Conseil supérieur des écoles et universités (HEC), les demandes d’équivalence de diplômes étrangers ont explosé ces dernières années. Or, de nombreuses anomalies sont constatées : notes falsifiées, cursus incohérents, voire même des diplômes obtenus auprès d’universités inexistantes.
Les autorités éducatives sont débordées par cette vague de fraudes. « Nous avons affaire à des individus prêts à tout pour obtenir un emploi ou une promotion », déplore Dr Rose Mukankomeje, directrice générale du HEC. « Ils n’hésitent pas à falsifier des documents, à changer de nationalité ou à prétendre avoir suivi des formations à distance dans des universités douteuses. »
Les enquêteurs ont mis au jour des cas ahurissants : des personnes se présentant comme des médecins sans avoir jamais exercé, des enseignants dispensant des cours dans des matières qu’ils ne maîtrisent pas, ou encore des fonctionnaires occupant des postes à responsabilité avec de faux diplômes.
Les conséquences de cette fraude sont multiples et graves. Tout d’abord, elle met en péril la qualité de l’enseignement et de la recherche. Des personnes non qualifiées peuvent ainsi occuper des postes clés dans des secteurs sensibles comme la santé ou l’éducation, mettant en danger la vie des citoyens.
De plus, elle érode la confiance dans le système éducatif et nuit à la réputation du pays. Les employeurs ont de plus en plus de difficultés à vérifier l’authenticité des diplômes et sont obligés de mettre en place des procédures de recrutement de plus en plus rigoureuses.
Pour lutter contre ce phénomène, les autorités rwandaises ont renforcé les contrôles sur les demandes d’équivalence de diplômes. Des systèmes informatiques ont été mis en place pour croiser les données et détecter les anomalies.
Cependant, la tâche reste ardue. Les fraudeurs sont de plus en plus inventifs et utilisent des techniques de plus en plus sophistiquées. La lutte contre la fraude aux diplômes est un enjeu de société. Les universités, les employeurs, les autorités et les citoyens doivent se mobiliser pour mettre fin à cette pratique. Il est essentiel de renforcer les contrôles, de sensibiliser le public aux risques de la fraude et de punir sévèrement les fraudeurs.
La fraude aux diplômes constitue une menace sérieuse pour le développement du Rwanda. Pour y remédier, il est nécessaire de mettre en œuvre des mesures fortes et coordonnées à tous les niveaux. La crédibilité du système éducatif en dépend.
Récit de Nshimiyimana Jean Baptiste pour IGIHE adapté en français