Goma, RDC – La ville de Goma, située à l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et frontalière du Rwanda, n’est « pas totalement tombée » aux mains des rebelles du M23, a déclaré le gouvernement congolais ce lundi, malgré les affirmations contraires du groupe armé. Les tensions dans la région continuent de s’intensifier, avec des conséquences humanitaires et sécuritaires dramatiques.
Une situation « urgente » pour protéger les vies humaines
Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a qualifié la situation à Goma d’« urgente » lors d’une émission télévisée à Kinshasa. « Nous travaillons pour éviter tout carnage », a-t-il déclaré, tout en confirmant que les forces gouvernementales avaient repris le contrôle de la télévision nationale, brièvement occupée par les rebelles plus tôt dans la journée.
Les rebelles du M23, un groupe armé accusé d’être soutenu par le Rwanda, ont affirmé avoir pris le contrôle de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. Cependant, Kinshasa dément cette affirmation et accuse Kigali d’avoir déployé des forces sur son territoire. Les combats intenses autour de la ville ont provoqué des déplacements massifs de civils et causé plusieurs morts, selon des rapports locaux.
Des victimes des deux côtés de la frontière
Du côté rwandais, les autorités ont annoncé que cinq citoyens ont été tués par des tirs transfrontaliers en provenance de la RDC. Le porte-parole des forces de défense rwandaises, le brigadier général Ronald Rwivanga, a également indiqué que 35 autres personnes ont été blessées par des bombes tirées depuis la RDC dans le district frontalier de Rubavu.
En RDC, un ecclésiastique de Goma, Fepaco Nzambe Malamu, a rapporté que des résidents ont été touchés par des balles perdues tombant dans leurs maisons. Un élu local, Muhindo Nzangi, a accusé le Rwanda d’être à l’origine des bombardements qui frappent la ville. « Même les enfants sont touchés. Tous les soldats qui sont entrés dans la ville sont passés par la frontière rwandaise », a-t-il déclaré à Top Congo Radio.
Des soldats congolais se rendent au Rwanda
L’armée rwandaise a pour sa part annoncé que plus de 120 soldats congolais se sont rendus et ont été désarmés après avoir traversé la frontière dans le district de Rubavu. Des images diffusées par la Rwanda Broadcasting Agency montrent des militaires en uniforme remettant leurs armes aux forces de sécurité rwandaises.
Une crise régionale aux multiples facettes
Le conflit oppose principalement les rebelles du M23, qui affirment défendre les intérêts de la minorité tutsi congolaise, aux forces gouvernementales soutenues par des groupes armés locaux et des troupes internationales, notamment celles de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) et de la force régionale de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Depuis la reprise des offensives du M23 la semaine dernière, au moins 13 casques bleus ont perdu la vie.
La RDC et plusieurs acteurs internationaux accusent le Rwanda de soutenir les rebelles, ce que Kigali dément catégoriquement. Dans ce contexte, les tensions diplomatiques entre les deux pays voisins atteignent un niveau critique.
La situation à Goma et dans la région du Nord-Kivu reste extrêmement volatile, avec des milliers de civils déplacés et un besoin urgent d’aide humanitaire. Restez connectés sur RwandActu.com pour suivre les dernières actualités sur cette crise en évolution.