La République Démocratique du Congo (RDC) a annoncé qu’elle poursuivra son voisin, le Rwanda, devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, une juridiction de l’Union africaine basée à Arusha, en Tanzanie. Une audience est prévue le 12 février 2025 pour examiner les accusations de tueries et de pillages commis dans l’est de la RDC. Le vice-ministre congolais de la Justice, Samuel Mbemba, a déclaré que « depuis des décennies d’agression contre notre pays, le pillage de nos minerais, les viols de nos enfants et nos femmes, et les massacres de nos populations, jamais le Rwanda et Paul Kagame n’ont été poursuivis en justice à travers des procès réels. »
Ce procès s’inscrit dans une série d’initiatives judiciaires internationales visant à exposer les violations commises par le Rwanda et son président, Paul Kagame, sur le sol congolais. Contrairement au procès tenu le 26 septembre 2024 devant la Cour de justice de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), qui portait sur des différends régionaux spécifiques, cette nouvelle audience adopte une approche plus large. Elle cherche à assumer des responsabilités pour des décennies d’agressions, de pillages systématiques des ressources naturelles, de violences sexuelles et de massacres subis par les populations congolaises.
Samuel Mbemba, vice-ministre de la Justice en charge du contentieux international, a souligné l’importance inédite de ces démarches judiciaires. Ce procès démontre la volonté manifeste de la RDC de mobiliser les instances internationales pour mettre fin à l’impunité dont bénéficie le Rwanda dans le cadre des conflits dans l’est du pays. En s’appuyant sur la juridiction de l’Union africaine, ce processus vise à ouvrir une nouvelle voie pour la reconnaissance des droits des peuples affectés et à progresser vers une autre instance, la Cour pénale internationale.