Le gouvernement rwandais a présenté, ce mardi 5 novembre, un nouveau projet de loi devant le parlement, visant notamment à permettre l’accès aux services de santé reproductive, y compris la contraception, pour les adolescents dès l’âge de 15 ans. Ce projet de loi intervient en réponse au problème croissant des grossesses adolescentes au Rwanda, selon le ministre de la Santé, Dr. Sabin Nsanzimana.
Le projet de loi a été approuvé en principe par les députés lors d’une séance plénière de la Chambre des députés, et sera examiné par une commission parlementaire avant d’être soumis au vote.
La loi de mai 2016 relative à la santé reproductive humaine définit la santé reproductive comme un état de bien-être physique, mental et social en ce qui concerne le système reproducteur. Elle reconnaît également le droit de chaque personne à accéder à l’éducation et aux services médicaux liés à la santé reproductive. Cependant, elle stipule que seules les personnes ayant atteint l’âge de la majorité peuvent prendre des décisions en matière de santé reproductive, ce qui discrimine les adolescents.
Le projet de loi actuel propose de définir l’âge de majorité pour les services de santé reproductive à 15 ans et plus. MP Cécile Murumunawabo a demandé si des recherches avaient été menées pour déterminer cet âge, compte tenu des divergences d’opinions sur la planification familiale dans la communauté.
Le ministre Nsanzimana a répondu que des recherches avaient été effectuées, révélant que les centres de santé au Rwanda ont reçu environ 8 000 filles de moins de 18 ans demandant des services de grossesse au cours des 12 derniers mois. Les grossesses adolescentes sont associées au retard de croissance et à la mortalité maternelle et infantile. Il a souligné que 70 % des décès maternels et des enfants de moins de cinq ans au Rwanda concernent des adolescentes.
Nsanzimana a ajouté que l’inaccessibilité des services de santé reproductive pour les adolescents conduit à des taux élevés de grossesses non désirées. Le député Deogratias Bizimana Minani a soulevé des préoccupations concernant la contradiction entre l’âge de majorité proposé par le projet de loi et l’âge de majorité actuel de 18 ans stipulé par la loi sur les personnes et la famille. Le ministre a expliqué que l’âge de 15 ans ne concerne que les services de santé reproductive nécessaires pour les adolescents.
En conclusion, ce projet de loi vise à améliorer l’accès des adolescents aux services de santé reproductive, contribuant ainsi à réduire les taux de grossesses non désirées et leurs conséquences négatives sur la santé et le bien-être des jeunes au Rwanda.