Les dirigeants des États membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) se réuniront ce samedi à Arusha pour le 24e Sommet Ordinaire des Chefs d’État, marquant les 25 ans de la réorganisation du bloc. Cependant, cette rencontre intervient à un moment de tensions accrues, notamment entre le Rwanda, le Burundi et la République Démocratique du Congo (RDC). Ces relations tendues, principalement alimentées par des hostilités politiques, ont escaladé, faisant de ce sommet un moment crucial pour la région.
Les relations du Rwanda avec ses voisins, en particulier le Burundi et la RDC, se sont détériorées ces dernières années. Les présidents Evariste Ndayishimiye du Burundi et Félix Tshisekedi de la RDC ont ouvertement critiqué le Rwanda, allant jusqu’à envisager l’idée dangereuse et imprudente de renverser ou d’assassiner le président Paul Kagame. Cette rhétorique a attisé la violence ethnique, les discours de haine et les sentiments anti-Tutsi dans toute la région, exacerbant l’instabilité, notamment dans l’est de la RDC, qui reste un foyer d’activité milicienne. Le sommet offre une rare opportunité à ces dirigeants de confronter leurs différences et de travailler à une résolution, alors que les tensions continuent d’affecter la sécurité et les relations régionales.
Bien qu’aucun président n’ait publiquement confirmé sa présence ou son absence, les espoirs sont grands que tous les dirigeants seront présents pour cette réunion décisive. Compte tenu des enjeux élevés, en particulier pour le Rwanda, aucun leader ne peut se permettre de manquer ce qui pourrait s’avérer être un moment déterminant pour la région.
En plus de traiter ces tensions politiques, le sommet se concentrera sur les questions régionales, notamment le commerce et l’intégration économique, la paix et la sécurité, le développement des infrastructures et l’adaptation au changement climatique. Les dirigeants discuteront du renforcement du marché commun de l’EAC, de la résolution des barrières commerciales et de la promotion de la coopération économique, ainsi que de l’instabilité persistante dans l’est de la RDC et la région au sens large. Il y aura également un accent sur l’amélioration de la connectivité et l’atténuation des effets du changement climatique.
Depuis sa réorganisation en 1999, l’EAC est passée de ses membres fondateurs – le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie – pour inclure le Burundi, le Rwanda, le Soudan du Sud et la RDC. Cependant, les tensions politiques entre le Rwanda et ses voisins ont éclipsé les progrès du bloc, soulevant des questions sur sa stabilité future. Le sommet réunira les présidents Kagame du Rwanda, William Ruto du Kenya, Samia Suluhu Hassan de Tanzanie, Yoweri Museveni de l’Ouganda, Ndayishimiye du Burundi, Tshisekedi de la RDC et Salva Kiir Mayardit du Soudan du Sud. Leur capacité à engager un dialogue constructif et à privilégier les intérêts régionaux sur les agendas nationaux ou personnels sera cruciale pour l’avenir de l’EAC.
À l’approche du sommet, tous les regards seront tournés vers Arusha, dans l’espoir que les dirigeants résoudront leurs différends et travailleront à une Afrique de l’Est plus pacifique, stable et prospère.