Mona Walda Kaneza, mieux connue des amateurs de musique burundais sous le nom de Mow Kenzie, est une jeune chanteuse de 26 ans qui s’est fait une place de choix dans le cœur des mélomanes, en particulier des jeunes. Cette popularité dépasse les frontières du Burundi, influençant même des femmes burundaises vivant à l’étranger.
Depuis le début de ce mois, Mow Kenzie parcourt l’Europe pour promouvoir ses spectacles, devenant ainsi la première femme burundaise en 30 ans à se produire dans des pays européens, depuis Jeanine Rema, plus connue sous le nom de Khadja Nin, célèbre dans les années 80.
Mow Kenzie est née dans une famille aisée, contrastant avec l’idée répandue au Burundi que la musique est réservée aux personnes issues de milieux modestes. Avant de se lancer dans la musique, elle a été Première Dauphine Miss Burundi en 2016. Sa famille l’imaginait poursuivre une carrière bancaire, mais son cœur l’a guidée vers la musique.
Lors d’une interview accordée à BBC Gahuza en Belgique, Mow Kenzie a révélé que son entourage ne comprenait pas son choix de carrière, pensant que la musique était réservée aux jeunes sans avenir. « Même aujourd’hui, ceux qui me connaissent bien me demandent pourquoi j’ai choisi la musique alors que j’ai fait de bonnes études et que je viens d’une famille aisée. Beaucoup pensent que la musique est faite par des gens avec de mauvaises habitudes », a-t-elle expliqué.
Elle raconte que bien qu’elle ait toujours été une bonne élève, son véritable désir a toujours été de devenir musicienne. « C’est vrai, j’ai fréquenté de bonnes écoles et j’étais intelligente, mais ce que je voulais vraiment, c’était être musicienne. J’ai réussi à faire ce que j’aime, et c’est l’essentiel. Les études venaient après, pour faire plaisir à mes parents. »
Mow Kenzie évoque également les difficultés rencontrées au début de sa carrière, notamment les critiques de ses pairs qui la décourageaient. « Certains disaient que j’avais une voix trop forte, que je chantais mal. Mais j’étais déterminée à promouvoir ma musique et mes fans l’aiment. Aujourd’hui, ils me soutiennent et je les adore aussi. »
Cependant, elle reconnaît que d’autres femmes n’ont pas eu sa chance et doivent faire face à des abus pour se faire une place dans l’industrie musicale. « Je connais beaucoup de filles talentueuses qui veulent chanter, mais certains producteurs exigent des faveurs sexuelles en échange de leurs services. C’est un problème qui empêche les femmes de progresser dans la musique. »
En plus de sa carrière musicale, Mow Kenzie est une influenceuse très suivie sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram, où elle compte des dizaines de milliers d’abonnés. Son objectif est de convaincre les jeunes, le gouvernement et le secteur privé que la musique est un métier comme un autre, capable de contribuer au développement du pays.
« Je dois tout à la musique. Si je n’avais pas fait de musique, je ne voyagerais pas en Europe aujourd’hui. Beaucoup d’autres réussissent aussi grâce à cela. Arrêtons ces préjugés, et avec le soutien du gouvernement et des investisseurs, la musique burundaise pourra briller à travers le monde. »
Michelle, une jeune femme de 19 ans vivant à Nivelles en Belgique, voit en Mow Kenzie un modèle pour la nouvelle génération. « Les concerts de Mow Kenzie sont incontournables pour moi et mes amis. Nous adorons sa musique et ses prestations. »
De son côté, Eka, 22 ans, vivant à Liège, affirme que tous les amateurs de musique burundaise rêvent d’une petite amie comme Mow Kenzie, en raison de son comportement exemplaire et de son charme.
Cet article est apparu en Kirundi sur BBC Gahuza