Des détenus s’évadent de la prison de Goma en pleine avancée des rebelles du M23
Plus de 4 400 détenus se sont évadés de la prison centrale de Munzenze à Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu dans l’est de la RDC, lundi.
Les médias locaux rapportent que les détenus ont fui après que des parties de l’établissement aient été incendiées.
Au moins dix détenus ont perdu la vie dans l’incendie, dont des femmes et un nourrisson qui se trouvait avec une mère incarcérée, a rapporté Radio Okapi. Des images vidéo montraient des détenus s’enfuyant alors que de la fumée émanait de certains bâtiments de la prison.
Les rebelles du M23 ont annoncé leur prise de contrôle de Goma à 2 heures du matin le 27 janvier, à la suite de combats intenses avec la coalition de l’armée congolaise (FARDC), la milice génocidaire FDLR, des groupes locaux connus sous le nom de Wazalendo, les forces burundaises et les troupes sud-africaines et mercenaires européens.
La capture de Goma a marqué l’escalade majeure de la guerre qui dure depuis la fin de 2021. Des tirs d’artillerie lourde pouvaient encore être entendus à Goma et dans ses environs lundi après-midi.
Le conflit dans l’est de la RDC s’est intensifié cette semaine après que les rebelles aient capturé des territoires autour de Goma, suivi de la mort du gouverneur militaire du Nord-Kivu.
La situation à Goma a attiré une attention régionale et internationale significative. Le président kényan William Ruto a appelé à un cessez-le-feu immédiat et a convoqué un sommet extraordinaire de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) pour aborder la crise qui s’intensifie.
Les rebelles du M23 ont fermé l’espace aérien de Goma et suspendu les activités sur le lac Kivu dimanche.
L’insurrection du M23 se poursuit depuis la fin de 2021 et a exacerbé les tensions entre le Rwanda et la RDC. Kinshasa accuse Kigali de soutenir le groupe rebelle, une allégation que le Rwanda nie. Le Rwanda exprime ses préoccupations concernant la collaboration de l’armée congolaise avec les FDLR, un groupe terroriste désigné par l’ONU et composé des auteurs du génocide de 1994 contre les Tutsi.
Dans un contexte de tensions accrues, la RDC a annoncé la fermeture de son ambassade à Kigali le 24 janvier.
Alors que la crise se déroulait dimanche soir, des membres des forces armées congolaises se sont rendus aux rebelles, remettant leurs armes à la MONUSCO, la mission de l’ONU en RDC.
Des dizaines de soldats armés congolais ont fui vers le Rwanda lundi, cherchant refuge. Les soldats, qui ont traversé vers le Rwanda par le poste frontière de la Grande Barrière dans le district de Rubavu, ont ensuite été désarmés.