Une coalition de leaders de l’opposition congolaise a lancé mercredi un appel à la mobilisation nationale pour contester le projet de révision constitutionnelle initié par le président Félix Tshisekedi.
Cette initiative survient après l’annonce présidentielle de la création d’une commission nationale chargée de rédiger une nouvelle Constitution en 2025. Parmi les figures de proue de cette contestation se trouvent l’ancien président Joseph Kabila, ainsi que Martin Fayulu et Moïse Katumbi, tous deux anciens candidats à la présidentielle.
Dans un communiqué conjoint, Shadary Ramazani, porte-parole du parti de Joseph Kabila, a souligné l’importance cruciale de la Constitution actuelle, conçue pour « prévenir les dérives autoritaires » et assurer « des transitions démocratiques du pouvoir ».
Le timing de cette initiative présidentielle est particulièrement sensible, intervenant peu après la réélection contestée de Tshisekedi en décembre 2023. Le président, qui peine encore à consolider sa légitimité depuis sa première victoire disputée en 2018, fait face à des défis majeurs, notamment l’instabilité persistante dans l’est du pays.
Le chef de l’État a multiplié les critiques envers la Constitution de 2006, la qualifiant de « dépassée ». Il pointe notamment du doigt la lenteur des processus décisionnels et les tensions récurrentes entre les instances provinciales. Plus controversé encore, Tshisekedi a suggéré que la question de la limitation des mandats présidentiels devrait relever d’une décision populaire.
L’opposition craint particulièrement une modification de la limite constitutionnelle actuelle de deux mandats présidentiels de cinq ans, interprétant cette révision comme une potentielle manœuvre pour prolonger le pouvoir présidentiel.
Selon les constitutionnalistes, bien que le président dispose de l’autorité pour proposer une révision constitutionnelle, celle-ci nécessitera soit l’approbation de 60% des parlementaires, soit un passage par référendum populaire.